Non, ce n’est pas la trace que laissent nos pieds mouillés sur le sol en sortant de la piscine ou de la douche, il s’agit du volume d’eau dont un pays a besoin pour faire fonctionner ses industries et faire vivre sa population. Au niveau d’un individu c’est l’eau consommée dans la vie de tous les jours.
On parle ici de la consommation directe, en utilisant son lave linge ou en mangeant de la viande ou des céréales, en achetant des habits en coton ou la consommation indirecte, c’est à dire l’eau utilisée pour faire pousser les arbres qui vont fournir notre papier et nos meubles, l’eau utilisée pour faire un hamburger, une baguette de pain…
Notre alimentation, et par conséquent, toute l’industrie agroalimentaire, consomme énormément d’eau. Les quantités d’eau pour faire pousser les céréales qui serviront à l’alimentation du bétail sont importantes et à l’arrivée il a été calculé qu’il fallait près de 16000 litres d’eau pour produire 1kg de viande boeuf : pour une bête de 3 ans élevée de manière industrielle, il a été fourni 1300kg de grains, 7200 kg de fourrage grossier, 24 m³ d’eau à boire et 7m³ d’eau pour l’entretien.
Faire pousser 1kg d’orge nécessite en moyenne 1300 litres d’eau. Pour un t-shirt en coton basique, il faut compter 2700 litres d’eau… Toute cette eau dite cachée est souvent consommée loin du site final de consommation du produit. Il est donc facile d’en oublier l’impact et le coût.
Ce sujet est nettement moins médiatisé que celui de l’empreinte écologique (pour s’en rendre compte, il suffit d’interroger des moteurs de recherche pour voir une différence très importante dans le nombre de réponses). Mais toute cette eau doit être gérée au mieux si nous voulons éviter les conflits, les crises, les catastrophes sanitaires et humanitaires annoncées (de manière plus ou moins étayée).
Une des politiques possibles est celle lancée par l’Union Européenne au travers de sa « directive sur l’eau » qui demande aux pays de l’UE d’imposer des politiques de fixation des prix avant 2010 afin d’encourager les utilisateurs à consommer leur eau de manière plus efficace.
Pour accéder à l’infographie, cliquez sur ce lien. La carte permet de comprendre l’empreinte de l’eau pour chaque nation.
Aux Etats Unis, les géants des boissons non alcoolisés et alcoolisées sont obligés, pour des raisons d’image et de chiffres de vente en baisse, de communiquer et d’agir sur la gestion de l’eau, que ce soit en construisant des puits communautaires, en améliorant la productivité des usines et en faisant un effort de recherche afin de produire plus de boissons avec toujours moins d’eau.
Si ce sujet vous intéresse, le site spécialisé Waterfootprint vous permettra d’en savoir plus, de découvrir les quantités d’eau nécessaires pour fabriquer nos produits de consommation courante, d’avoir accès à des articles scientifiques spécialisés, de connaître l’empreinte aquatique moyenne d’un pays…
Vous pouvez également calculer votre empreinte aquatique avec les calculateurs suivants (basés sur la consommation personnelle et alimentaire d’eau) :
- direction générale des ressources naturelles et de l’environnement (Wallonie)
- WaterFootPrint en anglais
La mienne est légèrement inférieure à 670 m³ par an et celle de mon camarade Eautochtone de 612.
CALCULEZ VOTRE EMPREINTE AQUATIQUE PERSONNELLE
Sources :
- Euractiv : un pavé dans la mare de l’industrie de la boisson
- Euractiv : l’Europe n’a pas conscience de son empreinte aquatique
- WaterFootPrint
- DGRNE de Wallonie