Appelées « Sagnes » ou encore « Morthes », mais aussi « Narces », les tourbières font partie du patrimoine culturel et naturel de l’Auvergne. Autrefois exploitées pour se chauffer, ces zones humides sont aujourd’hui appréciées par les amoureux de nature et de beaux paysages.
Elles étaient autrefois des zones redoutées, à l’origine de nombreuses légendes. Plus récemment, elles ont été exploitées pour la production de tourbe (combustible, terreau…). Aujourd’hui, leur principal usage reste pastoral. Celles-ci sont toutefois encore méconnues et pire, menacées.
Les tourbières sont des zones humides résultant d’une accumulation de végétaux depuis plusieurs centaines d’années. Dans ces conditions asphyxiantes (sol saturé en permanence d’une eau stagnante ou peu mobile), les végétaux morts ne se décomposent que très lentement et se transforment en une roche végétale fossile : la tourbe, pouvant renfermer jusqu’à 50% de carbone.
La Tourbière de Pignole (image Auvergne-Tourisme)
En Auvergne, les tourbières se développent majoritairement en altitude ( au dessus de 1000 mètres) dans des conditions d’acidité élevée. On parle donc de tourbières « acides ». L’Auvergne est très riche en tourbières (on peut en dénombrer entre 350 et 400 dans la région). Le Parc Naturel régional des Volcans d’Auvergne en compte à lui seul plus de 130. La région de l’ARTENSE située entre le SANCY et le nord du CANTAL en compte de très belles comme par exemple le Lac de l’Esclauze sur la commune d’Égliseneuve-d’Entraigues (où Le Parc des Volcans d’Auvergne a organisé, samedi 22 juin 2013 une fête des tourbières).
Le lac d’En-Bas de la Godivelle
Fragiles et menacées, les tourbières auvergnates présentent une grande diversité de milieux et d’espèces végétales et animales. Plusieurs espèces reliques ou emblématiques de ces zones humides sont présentes en Auvergne : Ligulaire de Sibérie, Saule des Lapons, Droseras chez les plantes ; Cordulie arctique, Agrion à lunules chez les libellules (voir les statistiques) …
Le lac d’En-bas de la Godivelle
Les tourbières jouent un rôle de réservoir hydrique, stockant l’eau durant les pluies et la relarguant en période sèche. Elles sont ainsi à l’origine de nombreux cours d’eau comme la Dore, l’Ance, la Besbre, la Dordogne, la Morge, la Sioule, la Cère, l’Alagnon, la Sénouire…
Elles constituent enfin une source importante de stockage de carbone atmosphérique.
Le lac des Bordes, une tourbière ennoyée :
Photo Wikipédia
Actuellement elles ne sont pas toutes classées en « Réserve naturelle » et sont, souvent sur des propriétés privées. Seule la Sagne de la Godivelle est classée en réserve naturelle (ce n’est pourtant pas une des plus atypiques en moyenne montagne).
Toutes sont référencées en Zone Naturelle d’ intérêt Écologique Faunistisque Floristique.
Les Conservatoires interviennent de manière privilégiée par la gestion de plusieurs tourbières (195 hectares, 19 sites) sur les principaux massifs de moyenne montagne (Forez, Livradois, Cézallier, Artense, Aubrac, Mézenc). Ils interviennent directement sur les sources de la Dore, de l’Ance et de la Morge.
Le CEN (Conservatoire d’Espaces Naturels) Auvergne a coordonné la gestion du réseau d’acteurs des tourbières à l’échelle du Massif Central.
La Fédération des Conservatoires (FCEN) anime le Pôle Relais National consacré aux tourbières.
Récemment, le CEN Auvergne a engagé de nouvelles actions pour acheter des zones humides : c’est le cas de la tourbière de Crespy-Greloux (63) mais également de plusieurs petites zones dans les Combrailles. Ces actions sont toujours en cours.
Sources :
– Le CEN (Conservatoire d’Espaces Naturels) Auvergne
– Blog de Sous l’œil des vautours
Qu’est ce qu’une tourbière?
Ecrit par L'eautochtone le 29 janvier 2015Appelées « Sagnes » ou encore « Morthes », mais aussi « Narces », les tourbières font partie du patrimoine culturel et naturel de l’Auvergne. Autrefois exploitées pour se chauffer, ces zones humides sont aujourd’hui appréciées par les amoureux de nature et de beaux paysages.
Elles étaient autrefois des zones redoutées, à l’origine de nombreuses légendes. Plus récemment, elles ont été exploitées pour la production de tourbe (combustible, terreau…). Aujourd’hui, leur principal usage reste pastoral. Celles-ci sont toutefois encore méconnues et pire, menacées.
Les tourbières sont des zones humides résultant d’une accumulation de végétaux depuis plusieurs centaines d’années. Dans ces conditions asphyxiantes (sol saturé en permanence d’une eau stagnante ou peu mobile), les végétaux morts ne se décomposent que très lentement et se transforment en une roche végétale fossile : la tourbe, pouvant renfermer jusqu’à 50% de carbone.
La Tourbière de Pignole (image Auvergne-Tourisme)
En Auvergne, les tourbières se développent majoritairement en altitude ( au dessus de 1000 mètres) dans des conditions d’acidité élevée. On parle donc de tourbières « acides ». L’Auvergne est très riche en tourbières (on peut en dénombrer entre 350 et 400 dans la région). Le Parc Naturel régional des Volcans d’Auvergne en compte à lui seul plus de 130. La région de l’ARTENSE située entre le SANCY et le nord du CANTAL en compte de très belles comme par exemple le Lac de l’Esclauze sur la commune d’Égliseneuve-d’Entraigues (où Le Parc des Volcans d’Auvergne a organisé, samedi 22 juin 2013 une fête des tourbières).
Le lac d’En-Bas de la Godivelle
Fragiles et menacées, les tourbières auvergnates présentent une grande diversité de milieux et d’espèces végétales et animales. Plusieurs espèces reliques ou emblématiques de ces zones humides sont présentes en Auvergne : Ligulaire de Sibérie, Saule des Lapons, Droseras chez les plantes ; Cordulie arctique, Agrion à lunules chez les libellules (voir les statistiques) …
Le lac d’En-bas de la Godivelle
Les tourbières jouent un rôle de réservoir hydrique, stockant l’eau durant les pluies et la relarguant en période sèche. Elles sont ainsi à l’origine de nombreux cours d’eau comme la Dore, l’Ance, la Besbre, la Dordogne, la Morge, la Sioule, la Cère, l’Alagnon, la Sénouire…
Elles constituent enfin une source importante de stockage de carbone atmosphérique.
Le lac des Bordes, une tourbière ennoyée :
Photo Wikipédia
Actuellement elles ne sont pas toutes classées en « Réserve naturelle » et sont, souvent sur des propriétés privées. Seule la Sagne de la Godivelle est classée en réserve naturelle (ce n’est pourtant pas une des plus atypiques en moyenne montagne).
Toutes sont référencées en Zone Naturelle d’ intérêt Écologique Faunistisque Floristique.
Les Conservatoires interviennent de manière privilégiée par la gestion de plusieurs tourbières (195 hectares, 19 sites) sur les principaux massifs de moyenne montagne (Forez, Livradois, Cézallier, Artense, Aubrac, Mézenc). Ils interviennent directement sur les sources de la Dore, de l’Ance et de la Morge.
Sources :
– Le CEN (Conservatoire d’Espaces Naturels) Auvergne
– Blog de Sous l’œil des vautours
Catégories Auvergne, Comment ?, Pédagogie