La ville de Montluçon s’est développée en grande partie grâce au Cher et au Canal de Berry. La ville basse placée en rive gauche du Cher abritait les établissements industriels. Cette forte densité d’usines a valu à la ville le surnom de « Manchester de France ». On trouvait des manufactures de glaces, des verreries, des hauts-fourneaux et des forges à fer.
Si les manufactures y sont maintenant plus rares, on peut toujours profiter du Cher et du Canal du Berry.
L’ancienne usine Saint Jacques à Montluçon
Le Cher prend sa source dans ce que l’on appelait avant les monts de la Basse-Auvergne à Mérinchal, dans le département de la Creuse .
Il coule sur environ 370 kilomètres de longueur dont 94 étaient navigables. Il était navigable à partir de Saint-Aignan (bien plus en aval).
C’est un affluent rive gauche de la Loire (tout comme l’Allier). Sa largeur moyenne est de 100 mètres. Il était navigable à partir de Saint-Aignan (bien plus au nord).
Deux affluents, le Polier ou Ruisseau de Saint-Jean et l’Amaron ou Lamaron se jettent dans le Cher à Montluçon.
Le Cher en aval du Quai de la libération Maréchal Leclerc
L’industrie est née à Montluçon grâce à l’achèvement des diverses branches du canal du Berry. Le minerai de fer du Berry put alors venir à peu de frais à la rencontre de la houille du bassin de Commentry, et la métallurgie s’établit, pour se développer rapidement.
Carte du Canal du Berry entre Montluçon et St-Amand en 1958
Fin du XVIIème siècle, un projet fut présenté pour rendre le Cher navigable dans le but de transporter le charbon venant de Commentry. Dès 1808, on commence à construire un canal longeant le Cher. Des prises d’eau sur le Cher furent faites pour alimenter la branche sud du Canal de Berry, qui fut d’abord appelé « Canal du Cher ». Les travaux se terminent en 1834 et le canal est ouvert au public en 1835.
Le Canal de Berry en aval de Montluçon
Le canal du Berry se compose de plusieurs branches alimentées par le Cher, la Queugne, l’Auron et l’Yèvre, par le réservoir de Marmande, celui de Valigny-le-Monial et celui des Étournaux.
Le Canal de Berry, de Montluçon à Montrichard longe le Cher en rive gauche. Il suppléait à la navigation du Cher et avait un trafic très important.
Montluçon exportait des fontes, des fers marchands, des fers de constructions, du matériel roulant des chemins de fer (essieux et bandages), des bouteilles. Le Canal de Berry est maintenant déclassé.
La vielle haute vaut elle aussi le détour. Elle est vielle, a des rues étroites, escarpées et tortueuses et abrite de vielle demeures à colombage. On peu également trouver plusieurs églises et chapelles
Quelques chiffres importants sur le Canal de Berry:
- Branche Ouest (Fontblisse – Noyers-sur-Cher) 142.207 km + 60 km du Cher canalisé 53 écluses + 16
- Branche Nord (Fontblisse – Marseilles-lès-Aubigny) 49.124 km 18 écluses
- Branche Sud (Fontblisse – Montluçon) 69.749 km 26 écluses
Au total (à l’origine) : 261 km 97 écluses 139 ponts fixes 65 ponts-levis, 1 pont-levant 5 ponts-canals 52 communes riveraines
Sources :
- P.-F. Bainier, 1878, La géographie appliquée à la marine, au commerce, à l’agriculture, à l’industrie et à la statistique, E. Belin (Paris).
- C. Berg, 2003, Un canal pas comme les autres : le canal de Berry XVIIIe-XXIe siècles, éditions du Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine.
- F. Baraud, 1934, L’industrie à Montluçon, Annales de Géographie, Volume 43 Numéro 244, pp. 364-371
- Rapide histoire du Canal de Berry
- Histoire d’une usine : Saint Jacques à Montluçon