L’association « Cloud Appreciation Society » reconnaît le besoin de nommer ce type de nuages. Le nom donné est asperatus. Pour beaucoup, ce sont des altocumulus/altostratus undulatus instables que l’on rencontre dans les situations pré-orageuses.
Le type de nuage « asperatus » a été inventé par les membres de la « Cloud Appreciation Society », mais ce type de nuage n’est pas (encore) reconnu par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). La « Cloud Appreciation Society » est une société regroupant les amateurs de nuages, ce n’est pas une organisation officielle. Il est possible de voir quelques photos (retouchées) de ces nuages sur le site de la BBC.
Jean-Pierre Chalon, conseiller scientifique à Météo France, trouve artificiel l’emballement autour de ce prétendu « nouveau nuage » :
Il y a des milliers de possibilités de structure de nuages : on dénombre 10 genres, 14 espèces, 9 variétés, ce à quoi il faut ajouter ce qu’on appelle des « particularités ».
Chaque nuage est donc unique car peut être déterminé par un nombre très élevé de critères. Cette perturbation là, certainement causée par la présence d’un territoire à relief et de forts vents, ne peut pas constituer en soi un « nouveau nuage », ni un genre, une espèce ou une variété. A la rigueur, une particularité.
Ainsi, chaque nuage présente une forme et des caractéristiques qui s’expliquent par la structure verticale de l’atmosphère et la combinaison d’éléments dynamiques du contexte.
J’ajoute qu’en aucun cas ces formations peuvent être expliquées en faisant appel à des hypothèses liées au réchauffement climatique.
A vue d’oeil, ce nuage pourrait être classé dans le genre altocumulus (en moyenne altitude, avec une allure un peu empaquée) ou altostratus. De telles ondulations le rapportent aux variétés « undulatus » ou « lanticularis ». Le fait qu’il ait ce genre de mamelles le rapporte à la particularité appelée « mamma ».
Mais s’appuyer sur ce genre de photographies est insuffisant et ne relève de la démarche scientifique : il faudrait élucider les conditions photographiques, les conditons météorologiques (pour bien comprendre la physique en contexte), la stabilité de l’atmosphère, et plus généralement, si l’on a fréquemment ces formes dans les nuages.
La « nouveauté » pourrait entrer dans la classification actuelle, sans la modifier.
Pour attester scientifiquement de la nouvelle particularité, il faudrait connaître l’altitude moyenne, le taux moyen d’humidité, l’apparence et encore d’autres principes classificatoires . Et élucider mieux les nouvelles causes météorologiques de la particularité.
Les photographies de cet article proviennent du Forum Infoclimat.