Voici la suite des lettres de mes moulins (cliquez ici pour lire le premier article). Pour qu’un moulin hydraulique fonctionne, il lui faut en tout premier lieu de l’eau. Cette eau arrive au moulin, soit directement, soit par la dérivation d’une petite partie de l’eau d’un ruisseau ou d’une rivière.
La roue en dessus du Moulin de la Tranchère
Ce canal de dérivation est nommé bief, béal, béalière, bézière, bédière, ou encore bisse, selon les régions. Un bief, parfois très long, peut alimenter de nombreux moulins avant que l’eau ne rejoigne son cours d’eau d’origine par le bief de fuite.
Tournez jolies roues
Ensuite, bien sur, il faut une roue à aubes, à augets ou à cuillères (pour les roues horizontales).
Pour que cette roue puisse tourner et entrainer le fonctionnement des mécanismes du moulin, il est nécessaire que l’eau arrive sur la roue avec une certaine force. A l’exception de la roue dite « au fil de l’eau », le niveau de l’arbre de la roue est toujours situé plus bas que celui de la chute de l’eau de « l’abé » : ce canal très étroit amenant l’eau à la roue.
Selon l’endroit où l’eau frappe la roue, cette roue portera un nom différent
La roue dite en-dessus : La roue de poitrine :
l’eau arrive au dessus de la roue. l’eau arrive sur la roue à la hauteur de la poitrine
La roue de côté : La roue en dessous :
La roue au fil de l’eau : . est entrainée directement par la force du courant
Les roues à cuillères, sont quant à elles, malheureusement peu visibles, puisque complètement immergées. l’eau frappe avec une grande force les pales en forme de cuillère de la roue.
L’eau arrivant à la roue est régulée par une série de vannes et d’écluses, voire les deux.
L’eau du bief peut également être « stockée » en amont du moulin dans un réservoir nommé « barrage », ce petit étang à ciel ouvert est d’ailleurs souvent riche en faune aquatique.
Pour éviter un excès d’eau, lorsque le bief est assez court, au niveau de la prise d’eau se trouve très souvent une jolie cascade, comme celle que l’on peut admirer au moulin de Graveyroux (ci-dessus).
L’emplacement d’un moulin n’était pas choisi par hasard. Le moulin devait être assez proche du village, pour que tout à chacun puisse venir y faire moudre son grain, apporter ses peaux à tanner, ses oléagineux, ou ses fruits, à broyer. Mais également sur un chemin suffisamment praticable pour ne pas fatiguer les animaux de traction, et ne pas non plus endommager les chariots.
Expression autour des moulins
A la fontaine, au moulin, au four et au lavoir, les femmes se disent tout.
Ces lieux étaient à la fois des points de rencontres, de travail, mais aussi de bavardages et souvent féminins.
A travers l’histoire :
Les meuniers se regroupe en corporation au XVe siècle. Le patronyme de meunier change selon les régions, pour devenir Mosnier, Monnier, Lemonier dans le Limousin ; Müller en Alsace parfois en Lorraine ; Miller en bretagne, etc.
Les meuniers fêtent leur saint patron le 21 juillet, jour de la Saint-Victor.
à Suivre , l’histoire des moulins continue ….
L’eau de là.