Si le site de la Font Saladô – la Fontaine Salée* n’est pas le plus fréquenté, ne propose pas la source la plus connue, ni la plus importante en terme de débit, il est un plus beaux lieux proches de Clermont-Ferrand. On trouve en effet sur ce site une cascade sur un joli petit ruisseau (affluent de la Saussade) et une source minérale froide.
En partant de Nohanent prendre la direction de Chanat. Il y a un parking au niveau d’un virage en fer à cheval , traverser la route et suivre le ruisseau. Il passe sous un pont SNCF (à cette endroit la moitié du chemin est fait). Le terrain est praticable (surtout le début).
Les 3 points émergence sont facile à trouver.
Les trois points d’émergence de la Font-Saladô – Source : Faure (1996)
Si le plus important saute aux yeux, il « suffit » de rechercher les dépôts de carbonates ferrugineux pour trouver les deux autres.
Photographie de gauche point d’émergence (A) ; Photographie de droite point d’émergence (B)
Les 3 points d’émergences sont alignés et situés entre Nohanent, Ternant (commune d’Orcines) et Chanat-La-Mouteyre.
Cuvette aménagée du principale point d’émergence (A)
En contrebas de la cascade la plus importante sur le ruisseau de Ternant ou des Valettes se trouve une petite cuvette aménagée qui sert de griffon au principal point émergence (A) de la source (sur la rive droite, au centre sur la figure de Faure, 1996).
On peut observer dans la cuvette le léger bouillonnement provoqué par les bulles de gaz carbonique.
Le débit de ce griffon est à peine supérieur à 5 litres/minutes et la température est de 11,2°C (la même pour les 3 points d’émergence). Les relevés sont constants entre 1878 et 1956.
Le deuxième point d’émergence (B) se trouve à 3 mètres du point principal sur la rive gauche du ruisseau en légère surélévation. On parlera ici d’un suintement ferrugineux (bien visible tout de même).
Le Point d’émergence (B) est à droite sur la photographie
Le dernier point d’émergence (C) se situe sur la rive droite à un peu moins de 10 mètres du point principal en surélévation.
On aperçoit les 3 points d’émergence sur la photographie ci-dessus.
Ces 3 points émergence sont alimentés par la même nappe minérale, issue d’une vielle faille de l’écorce terrestre due probablement aux dislocations hercynienne qui accidentent le substratum granitique anté-cambrien de notre région.
Ces fractures ont été rajeunies par l’activité volcanique qui a édifié notre belle Chaîne des Puys. C’est de cette période que datent toutes les sources minérales jaillissant actuellement dans la région de Royat et Clermont-Ferrand.
Très limpide, gazeuse, bicarbonatée et ferrugineuse, l’eau minérale du ravin des Valettes est particulièrement agréable à boire et par sa saveur salée très prononcée mérite bien son appellation de Font-Saladô.
Entre 1919 et 1920 le Frère Joseph Héribaud a étudié les travertins de la Font-Saladô et a découvert une florule comprenant 32 espèces ou variétés de diatomées.
Ces algues microscopiques unicellulaires existent toujours dans le milieu aquatique de ce griffon.
*Il existe dans le département du Puy de Dôme 5 autres sources hydro-minérales connues sous la même appellation : à Aurières, à Boudes, à Chastreix (la plus connue), à Glaine-Montaigut et à Rochefort-Montagne.
Sources :
– Faure P., 1996, La Source hydro-minerale de la Font-Saladô, La Fontaine Salée dite source Saint-André lieu-dit « les Valettes » commune de Chanat la Mouteyre.
– Héribaud H., 1920, « les Diatomées des travertins d’Auvergne », Impr. Médicale et Scientifique, in-4°, p 27 à 29.
– Perreau A., 1957, La source hydro-minérale de la Font-Saladô près Nohanent, pages 38 à 38 de la Revue des Sciences Naturelles d’Auvergne 22-26 années 1956 à 1957
– Truchot P., 1878, « Dictionnaire des Eaux minérales du département du Puy-de Dôme », Adrien Delahaye et Cie, éditeurs, pages 225 et 226, Paris.