Les forêts jouent un rôle vital dans le fonctionnement des systèmes naturels. Elles régulent le temps local au travers de leur absorption et création de pluies et leurs échanges de gaz atmosphériques. L’Amazonie par exemple crée 50 à 80% de ses propres pluies par sa transpiration. Avec l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre due à la hausse de l’activité humaine, la déforestation et la reforestation affectent elles aussi le temps global en bouleversant le mouvement des vents et des courants marins, et change la distribution des pluies.
Norman Myers (1997) explique :
Une bonne partie de l’énergie qui convertit l’humidité de surface en vapeur d’eau vient des radiations du soleil chauffant la surface de la terre. L’énergie dépend ainsi de l’albédo de la surface, ou du degré approprié de la « brillance » réfléchissante de la surface du sol (Gash et Shuttleworth 1992). A son tour, l’albédo dépend de la végétation, qui absorbe plus de chaleur que ne le fait le sol nu. Au dessus d’une végétation épaisse, de vigoureux courants thermiques emportent l’humidité (fournie par cette même couverture de plantes) dans l’atmosphère, où elle est condensée en pluie. A cause de son influence sur les modèles de convection et les courants des vents, et par là-même sur les régimes de pluies, l’effet d’albédo constitue un facteur basique dans le contrôle du climat.
La perte de couverture végétale signifie moins d’absorption de chaleur, ce qui se traduit par moins d’humidité montant dans l’atmosphère.
En France, La surface des forêts atteint actuellement 15,5 millions d’hectares, soit un taux de boisement de 28,2%. Elle s’accroît fortement depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. On estime que la surface boisée de la France était comprise entre 8,9 et 9,5 millions d’hectares en 1830 (Cinotti, 1996). Depuis 1980, la progression annuelle enregistrée par l’IFN (Inventaire forestier national) est d’environ 68 000 hectares. Cette surface forestière est toutefois difficile à gérer avec une forêt privée majoritaire en France. Elle représente les trois quarts de la surface forestière métropolitaine, soit 11 millions d’hectares.
En Auvergne, comme dans beaucoup d’autres régions, la mécanisation a entraîné une rétractation de l’agriculture. Avec moins de troupeaux pour brouter les jeunes pousses, les grands massifs traditionnels ont continué à croître.
Au niveau international, une action forte de reforestation a été mise en place. C’est le programme « Pour un milliard d’arbres » du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) impulsé par un militante écologique kenyane Wangari Maathai. On en est déjà à 1,5 milliards d’arbres plantés en Éthiopie, Mexique, Turquie , Kenya, Cuba etc. mais très peu pour l’instant au Brésil et en Indonésie. Pour mettre en perspective le surfaces en km2 et les quantités d’arbres, sachez que pour compenser la forêt perdue depuis 10 ans il faudrait replanter l’équivalent de la surface du Pérou ou encore que l’on peut replanter 8000 arbres sur une surface de 1.7 hectare comme HEC est en train de le faire au Brésil pour compenser la consommation annuelle de l’école.
Sources :
– Cinotti (B.), Évolution des surfaces boisées en France : proposition de reconstitution depuis le début du XIXe siècle, Revue forestière française, Vol. XLVIII (6), 1996, p. 547-562.
– Le rôle des forêts vu par Mongabay.com