L’eau est partout, même dans notre langage. Le nom du site lui-même est inspiré d’une expression utilisée fréquemment : « Au fil de l’eau« . Il existe beaucoup d’autres expressions comme « tout va à vau l’eau », « une tempête dans un verre d’eau »… Revenons ensemble sur quelques-unes d’entre elles.
- « Au fil de l’eau »
Progressivement, sans se presser. Expression venant du mot latin filium utilisée dès l’Antiquité pour caractériser le caractère aléatoire d’une décision qui, portée tranquillement par le courant, peut amener à un échec ou à une réussite. De nos jours, cette dernière partie d’expression a été un peu oubliée.
- « Une tempête dans un verre d’eau »
Se dit de violentes querelles, de violents tumultes dans un tout petit cercle. On a appelé les commotions de la république de Genève des tempêtes dans un verre d’eau.
- « Se jeter à l’eau »
Se dit de quelqu’un qui prend un risque. Qui va tenter quelque chose de téméraire.
- « De l’eau bénite »
Se dit de quelque chose de providentiel de très positif. Au sens propre, l’eau bénite est un liquide utilisé à des fins cultuelles par certaines confessions chrétiennes comme l’Église anglicane, l’orthodoxie orientale, les Églises catholiques orientales, l’Église catholique romaine et l’Église vieille-catholique.
- « De l’eau dans le gaz »
Cette expression fait référence au domaine de la cuisine. Il s’agit en fait d’une traduction littérale d’un phénomène physique.
Lorsque de l’eau pénétrait dans les trous de la gazinière, la flamme changeait de couleur, et manquait de
s’éteindre. En même temps, le bruit provoqué par l’évaporation de l’eau rappelait celui précédant une explosion. De là, cette explosion a pu être assimilée à des paroles fortes, autrement dit à des disputes.
- « Un coup d’épée dans l’eau »
Se dit d’une tentative sans résultat, vouée à l’échec. Au sens propre, un coup d’épée dans l’eau trouble la surface de l’eau, mais celle ci revient très rapidement à l’état normal.
- « Amener de l’eau à son moulin »
Plus rare que « donner du grain à moudre ». C’est donner des arguments. Ajouter un point de vue supplémentaire à une discussion dans le but de nourrir l’avis d’un protagoniste.
- « Nager entre deux eaux »
Se dit quand on veux ménager deux parties, mais souvent au risque de ne satisfaire aucune des deux. Au sens propre cela signifie nager en mettant sous l’eau la tête qu’on ne retire que pour respirer. « Le P. de la Rue, jésuite de tous points, passa toujours pour nager à la superficie, entre deux eaux [dans la controverse sur le quiétisme] ». [Saint-Simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] « Pour éviter bien des maux, Veut-on suivre ma recette ? Que l’on nage entre deux eaux ». [Béranger, Petits coups.]
- « Tout va à vau l’eau »
Se dit de choses qui se font d’elles mêmes, sans que personne ne s’en occupe et qui se dégradent rapidement. Quand l’eau descend dans la vallée, les débris sont emportés et s’accumulent. Vau est une ancienne orthographe de val, ou vallée.
- « D’ici là il passera de l’eau sous les ponts »
Se dit quand on croit qu’une chose ne se fera pas de sitôt ou ne se fera jamais. Assez proche du « quand les poules auront des dents »
- « Tomber à l’eau »
Louper, manquer. « Un projet tombé à l’eau » a été abandonné. Bien d’autres expressions existent : « Laisser couler » (ne pas accorder trop d’importance, laisser faire), « Apporter de l’eau à son moulin » (donner des arguments dans le même sens), « Au fil de l’eau » (à la suite, naturellement).
- « Laisser passer l’orage »
Attendre que ça passe. Exemple : lors d’une dispute, attendre que l’énervement passe.
- « Couler de source »
L’eau d’un ruisseau ou d’une rivière qui, quel que soit le point où on la regarde, a forcément sa source en amont. signification : Être la conséquence normale d’un fait. Aller de soi. Si, à l’origine, couler de source, se disait d’une eau vive venant d’une source, l’expression au figuré date de la fin du XVIIe siècle (chez Madame de Sévigné, semble-t-il).
- « Clair comme de l’eau de roche »
Se dit de quelque chose d’évident. En ancien français, le mot « roche » signifiait « cave ». L' »eau de roche » était en fait l’eau de source, réputée pour sa limpidité et sa transparence. C’est sur ces caractéristiques qu’est née l’expression « clair comme de l’eau de roche » que l’on utilise pour dire qu’un acte ou une parole est « transparente », c’est-à-dire lorsque sa signification est évidente.
- « Comme un poisson dans l’eau »
Être dans son élément, être à l’aise.
- « Chat échaudé craint l’eau froide »
Un individu qui a connu une mauvaise expérience dans un contexte bien précis fait preuve de méfiance lorsqu’une situation identique se présente. « Apparue au XIIIème siècle dans le recueil « »Le Roman de Renart » », cette expression renvoie simplement à l’image d’un chat qui serait tombé dans un récipient d’eau chaude et qui, suite à cette mauvaise expérience, n’aurait même plus le courage de se baigner dans de l’eau froide. ».
- « Se méfier de l’eau qui dort »
Une personne calme peut cacher son jeu et avoir un fort caractère propice à des coups de sang. On retrouve des traces écrites de ce proverbe au XIVème siècle, notamment sous la forme d’ « Il n’est pire eau que celle qui dort. »
- « À l’eau de rose »
Terne, qui manque de vigueur, sentimentale en ce qui concerne une oeuvre littéraire. Expression remonte au XVIIIe siècle. On la retrouve chez Voltaire dès 1759. L’eau de rose s’obtient en effectuant une distillation des pétales de rose. L’expression « à l’eau de rose » est devenue symbole de mièvrerie, car la couleur rose est souvent assimilée à la féminité, donc à la sensibilité au sens péjoratif du terme.
- « L’auvergnat est malin : il vend son eau et boit son vin! »
Celle là n’est pas encore passée dans le langage courant, mais cela ne saurait tarder! Après pour l’interprétation, certains diront que l’auvergnat vend ce qui peut rapporter le plus…
Sources: