Que ce soit pour arroser son jardin ou nettoyer sa voiture en plein été, l’utilisation de l’eau de pluie est promu depuis quelques années et encore plus depuis le grenelle de l’environnement.
Et comme pour tout en France, des textes législatifs encadrent cette pratique.
Récemment deux arrêtés (l’un du 21 août 2008 et l’autre du 17 décembre 2008) ont recadré l’usage de la récupération des eaux de pluie pour les habitations raccordées au réseau public d’alimentation en eau potable :
Il est autorisé d’utiliser l’eau de pluie pour tout usage à l’extérieur de l’habitation et certains usages à l’intérieur de la maison (WC, lavage de sols) et à titre expérimental l’alimentation du lave linge avec un dispositif de traitement adapté.
Il y a également une obligation de contrôle des dispositifs distribuant cette eau (non potable, d’une qualité différente de celle autorisée à la consommation) et des installations intérieures de distribution d’eau. Il faut savoir que des agents du service public de l’eau et de l’assainissement ont le droit d’accéder aux propriétés privées afin d’effectuer ces contrôles.
Si la récupération de l’eau de pluie est encouragée pour des raisons écologiques et d’économie des ressources, il existe pourtant un organisme qui en France, de manière récurrente décourage cette pratique : la direction générale de la santé.
En effet, l’eau récupérée est tout sauf potable : l’eau a traversé l’atmosphère, environnement pollué, elle ruisselle sur le toit et donc sa qualité va dépendre de l’accumulation de pollution sur le toit et des matériaux qui le composent. De plus, lors du stockage des contaminations peuvent se produire (présence d’insectes, de germes…) La qualité de cette eau, au contraire de l’eau potable issue de nos réseaux de distribution, ne peut être garantie par l’exploitant du service public de l’eau.
Il est donc impératif de suivre deux recommandations lors de l’installation d’un système de récupération d’eau de pluie (cuve – filtre – pompe) :
- Segmenter les usages domestiques de l’eau (eau potable / eau pluviale) : intérieur / extérieur, usage domestique / nettoyage – arrosage
- Garantir la séparation stricte des réseaux de distribution et d’utilisation des eaux potables et pluviales.
Au delà de l’usage des eaux pluviales, se pose le problème du retraitement de cette eau une fois utilisée et de son coût. Elle est rejetée dans le système d’assainissement collectif, service non facturé, puisque la facture est proportionnelle à la quantité d’eau potable consommée. Des questions se posent donc sur le financement du service public du système d’assainissement.
Si récupérer l’eau de pluie pour arroser votre jardin vous séduit, il faut savoir que cela peut représenter un budget assez conséquent malgré le crédit d’impôt (25% du coût dans une limite de 8000 ou 16000€ selon la situation maritale).
Sources :
- Rapport du Conseil Economique et Social : usages domestiques de l’eau, mai 2009
- Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments
- Arrêté du 17 décembre 2008 fixant les éléments à fournir dans le cadre de la déclaration en mairie de tout prélèvement, puits ou forage réalisés à des fins d’usage domestique de l’eau
- Récupération des eaux de pluie, leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments (cadre et réglementation)
- les risques sanitaires liés à l’utilisation de l’eau de pluie à l’intérieur des habitations
[…] ne pas gaspiller cette richesse qu’est l’eau, n’hésitez pas à, par exemple, récupérer l’eau de pluie, ne lavez plus (ou moins) votre voiture… var addthis_pub = »; var addthis_language = […]