Grâce à la réhabilitation des anciens remparts de la cité de Montferrand, il est possible de voir des vestiges de la Tiretaine lorsqu’elle parcourait à l’air libre Clermont-Ferrand avant que les deux cités ne soient réunies. La rivière était divisée en de nombreux biefs et rases qui, grâce à de nombreuses vannes pouvaient alimenter les moulins et irriguer les cultures des deux cités créant par la même une vase zone humide.
Les canaux étaient encore présents au début du XXème siècle. Les bras de la Tiretaine s’appelaient par exemple « ruisseau de la Chaux » , « ruisseau des Guelles » ou « ruisseau de Cataroux » qui traverse la cité de Montferrand et qui selon les cartes et les époques prend plusieurs noms : le « ruisseau de Malintrat », le « ruisseau du Patural » ou le « Merdançon ». On peut également citer la « rase de la Gravière » , le « ruisseau des Ronzières»… On trouve encore des traces de ces différents ruisseaux. Certains ont été recouverts, mais coulent toujours, mais d’autres ont disparus lors de l’assèchement de l’entre-deux ville.
L’entre-deux villes (secteur de l’avenue de la République, de Cataroux…) fut asséchée pour des questions de salubrité, mais aussi pour permettre l’implantations des usines et cités Michelin.
Les remparts ont efficacement protégé la ville pendant près de cinq siècles. Jamais personne n’a pu les franchir à l’exception du bandit Perrot le Béarnais, en 1 388, qui parvint à s’introduire dans la ville en dissimulant ses hommes dans des tonneaux.
Si Montferrand a perdu son statut de ville, elle a gardé une petite partie de son enceinte (environ 900 mètres sur les 1.773 mètres – plus longs que ceux de Carcassonne) contrairement à Clermont a depuis longtemps perdue ses remparts.
La restauration de la muraille sur sa partie nord-ouest concerne le secteur de la Porte d’Eau, côté rue Montplaisir à partir de la rue de la Cerisière en direction du square du Moulin et rue des Fossés-sous-la-Rodade, soit une longueur de 300 m environ. C’est dans ce secteur que l’on peut voir les vestiges du passage de la Tiretaine.
Un bras de la Tiretaine traversait autrefois le vieux Montferrand. Il pénétrait dans l’enceinte de la cité au nord ouest par la porte de la « Tour de l’entrée de l’eau ». Deux autres tours se trouvaient sur le passage de la rivière : l’une à l’es où le bras intérieur de la rivière sortait de l’enceinte ; l’autre au sud-ouest, qui recevait les eaux usées de la ville et était appelée « Tour du saut de l’eau détruite.
Image extraite des comptes des consuls de Montferrand (voir sources)
A Montferrand, l’eau servait à alimenter les fossés entourant l’enceinte défensive. Le bras intérieur était utilisé comme source d’énergie pour les moulins des quartiers nord. Le bras sud, appelé Merdançon, servait d’égout. Aujourd’hui encore, le nom de certaines rues, comme celle des Moulins rappelle directement la présence de l’eau dans la ville.
Vestige du canal d’amenée de l’eau de la Tiretaine à Montferrand, la fontaine de la Porte d’eau a été mise en eau pour les journées européennes du patrimoine.
La fontaine est alimentée par huit jets d’eau. Attention, l’eau n’est pas potable.
De nombreuses bornes informationnelles sont présentes. Grâce à celles-ci vous en apprendrez plus sur la vieille cité de Montferrand.
La dernière photographie nous montre un bout de rempart restauré et un morceau d’usine Michelin.
Sources :
– Ville de Clermont-Ferrand : les remparts de Montferrand
– La Montagne : Vingt ans de travaux d’Hercule pour un kilomètre de remparts restaurés et reconstruits
– Jean Michel Delaveau, 1997, La Tiretaine, rivière secrète de Clermont-Fd, éditions de la Galipote.
– Les comptes des consuls de Montferrand (1273–1319), éd. R. Anthony Lodge