La Mer Morte tient son nom du fait qu’il n’y a pas de poissons dedans. Il y vit pourtant quelques micro-organismes (organismes microscopiques (plancton, bactéries (halophile et halobacteria), etc.). De plus, cette mer est en fait un (grand) lac…
La très forte salinité de l’eau (25 %) fait qu’aucun poisson et aucune algue ne peut y survivre. En revanche, le plancton et quelques bactéries s’y développent. La concentration de sel est d’ailleurs si forte qu’un humain flotte littéralement à la surface sans pouvoir couler.
Comme la mer d’Aral et le lac Tchad, la mer Morte a perdu, ces cinquante dernières années, le tiers de sa superficie. Le dessèchement est tel qu’une large bande de terre craquelée la scinde désormais en deux bassins distincts. La cause essentielle en est la surexploitation croissante du Jourdain, sa seule source d’eau douce, à des fins d’irrigation. Une autre cause importante est l’évaporation de volumes importants d’eau par les usines de production de sel de la mer Morte.
La réduction de la superficie de la mer Morte se poursuit jour après jour, et crée à terme un risque écologique, économique et géostratégique dans la région.
En plus de ne pas être tout à fait morte, ce n’est pas une mer non plus, puisqu’il s’agit d’un lac endoréique alimenté par le Jourdain. Un lac endoréique est caractéristique des régions où l’écoulement des eaux (superficielles ou non) n’atteint pas la mer et se perd dans les dépressions fermées. Toute pluie ou autre forme de précipitation qui tombe sur un bassin endoréique ne peut le quitter qu’en s’évaporant.
Ce lac est le point le plus bas du globe avec sa surface à 417 m sous le niveau de la mer.
Une solution pour éviter que le lac ne disparaisse, consisterait à creuser un canal (surnommé canal de la paix) depuis la mer Rouge, sur une longueur de 180 km. La différence de niveau permettrait d’ajouter une centrale de production d’électricité. On construirait également une centrale de dessalement. Fin 2006, la Banque mondiale, l’Union européenne, le Japon et les États-Unis ont financé une étude de faisabilité d’une durée de deux ans pour un coût estimé de 15 millions de dollars. Le coût total du projet est estimé à 3 ou 4 milliards de dollars.
Cette solution avait déjà été envisagée en 1902 par Theodor Herzl, mais à partir de la mer Méditerranée car plus proche. Il avait été prévu plusieurs projets dont l’un consistait en un canal souterrain. Les premiers mètres furent inaugurés par Menahem Begin, mais le creusement fut suspendu puis l’idée fut abandonnée en 1985.
Suite aux accords d’Oslo en 1993, l’idée fut remise au goût du jour en impliquant l’Autorité palestinienne et la Jordanie. L’idée est de pomper l’eau de la mer Rouge jusque dans les montagnes proches du golfe d’Akaba (soit 600 m au-dessus du niveau de la mer Morte). Puis un canal de 184 km serait creusé en territoire jordanien, dont 134 km couverts, pour amener l’eau. Plusieurs organisations environnementales émettent de sérieux doutes quant à cette solution, craignant même des impacts négatifs sur l’écosystème.
Sources :
– Article Wikipédia sur la mer Morte
– Site de l’association pour le contrat mondial de l’eau