Les rejets de traces de médicaments atteignent les centrales d’eaux usées de part le monde et passent entre les mailles du filet. Des articles ont parlé de poissons et batraciens dont le sexe était modifié du fait d’une exposition à des traces résiduelles d’hormones. Cette fois ce sont les antidépresseurs qui ont été pistés jusqu’après la centrale de traitement des eaux usées de Montréal au Canada.
Des chercheurs de l’université de Montréal ont découvert que les médicaments, et notamment les antidépresseurs s’accumulaient dans la chair des poissons et influençaient leur activité cérébrale.
L’équipe mesure la pollution causée par les produits chimiques dans les eaux de la ville. Les antidépresseurs sont très difficiles à éliminer, quelque soit la technologie mise en place pour l’épuration des eaux usées. Est ce que ces rejets sont toxiques pour la faune aquatique ? Cela n’est pas avéré pour l’instant malgré l’accumulation de traces dans la chair des poissons. D’autres mesures doivent être faites à partir de biomarqueurs afin de déterminer si une modification avérée est due à une exposition accidentelle (toxicité aigüe) ou à une exposition longue et continue et si cette modification fait montre d’une réelle toxicité à long terme.
Les pêcheurs qui souhaitent pêcher en aval de Montréal n’ont à priori pas à craindre de manger des poissons dopés aux antidépresseurs, le risque majeur est plutôt posé par les traces de métaux lourds qui eux aussi passent au travers des stations d’épuration.
Sources :
- les Montréalais nourrissent les poissons au Prozac, Eurekalert, 21 janvier 2011
- L’environnement chimique : eau et résidus médicamenteux, résumés du 1er congrès européen sur les pathologies environnementales, Rouen, octobre 2009.