Le Puy de la Poix, un ancien volcan oligocène datant de 23 à 34 millions d’années est un petit monticule d’origine volcanique d’où s’écoule un liquide visqueux. On parle de source naturelle de bitume et d’eau salée.. Pas assez pour envisager une exploitation, mais suffisamment pour intéresser les curieux. C’est le plus important écoulement naturel de bitume de la région.
Coordonnées GPS :45°46’55.8″N 3°08’47.2″E
La source se trouve à deux pas des ateliers de l’A.I.A., du Brézet, et du Puy de Crouel, à l’extrême Est de la commune de Clermont-Ferrand, près de l’aéroport de Clermont-Aulnat.
À la fin du XIXème siècle, certains scientifiques supposaient que le pétrole en Limagne pouvait être d’origine volcanique. S’appuyant sur la présence de bitume, ils pensaient que celui-ci était en communication avec les nappes profondes de pétrole par des failles. C’est ainsi que les premières recherches se sont orientées vers les nombreux indices bitumineux de surface autour de Clermont-Ferrand (Poix, Beaulieu, Crouël), Riom et Pont-du-Château. Au total, à travers 2 campagnes (1882-1932 / 1958-1981), près de 39 sondages verticaux ont été réalisés en Limagne. Des derricks feurissent, d’abord en planches dans les années 1880 à 1920, puis en métal, retenant l’ensemble du dispositif de sondage. Le record de profondeur est atteint à plus de 1 616 mètres à St-Beauzire (Lussat). L’ensemble des recherches n’aura révélé que la présence de bitume, de gaz carbonique et d’eau salée. Seule celle de Crouël a donné d’infimes indices pétrolifères.
Glangeaud (1923)
Le puy de la Poix et sa source apparaissent dès 1560 » Collis bituminosus de Gabriel Siméoni : première carte d’Auvergne.
Extrait de la carte de Gabriel Siméoni (1561)
Le puy de la Poix tire son nom du latin « pics, picis » matière résineuse ou bitumineuse (appelé aussi, puy de la Pègue, » colle » en occitan). Le bitume est le résultat de la transformation chimique contenue dans les sédiments de la matière organique originels de l’ancien lac de Limagne sous l’action de l’élévation de la température au fur et à mesure de l’enfouissement. Il remonte très lentement à la surface utilisant ici les fractures associées aux cheminées volcaniques (puy de Crouël, puy de la Poix). Arrivé en surface, il perd ses éléments les plus volatils devenant très visqueux, presque solide.
Ce lieu que tous les grands naturalistes des 18ème et 19ème siècles connaissaient est maintenant très peu connu. Après avoir été laissé à l’abandon pendant de nombreuses années, ce patrimoine, propriété de la Ville de Clermont, a été remis en valeur par le Conservatoire des Espaces Naturels d’Auvergne (CEN- Auvergne). Une petit circuit a été aménagé.
La balade proposée ne dure que 15 minutes, mais propose 4 points d’intérêt : Le Puy de Poix, un Menhir couché, une ancienne ferme, et bien sur la source et son écosystème bactérien lié au soufre.
Le Puy de Poix est une petite colline d’une dizaine de mètres de hauteur. Le menhir présent en haut du puy, témoignerait de l’occupation du site dès l’âge du bronze.
Une ferme fut construite au sommet de la butte et abandonnée dans les années 1960 après que les locataires eurent provoqué une explosion en chauffant de la poix pour aplanir le sol de la porcherie.
Différents scientifiques se sont intéressé au puy de la Poix afin d’en étudier sa géologie ainsi que sa source bitumineuse.
Page nature : le puy de la Poix par France3Auvergne
Ce site lors d’une hiérarchisation régionale des sites géologiques remarquables a été classé comme prioritaire (BRGM, Cen Auvegrne).
Sources :
- CEN-Auvergne : Curiosités géologiques autour de Clermont-Ferrand
- Fondation du Patrimoine Auvergne, Préservons aujourd’hui l’avenir
- Glangeaud P., 1923, Note sur les recherches de pétrole dans la Limagne, Dunod
- Lecocq H., 1846, Annales Scientifiques, Littéraires et Industrielles de l’Auvergne
- Planete-terre, Source et ruisseau d’hydrocarbures, Puy de la Poix, Limagne de Clermont-Ferrnd
- Simeoni G., 561, Carte de la Limagne d’Auvergne