La révolution verte, des années 60 aux années 90, est caractérisée par la forte croissance de la productivité agricole des pays en voie de développement. Les investissements massifs dans la recherche agricole, la sélection de variétés à haut rendement, l’apport de produits phytosanitaire et l’amélioration des techniques d’irrigation ont permis sur 30 ans d’augmenter la production totale de riz, de blé et de maïs de plus de 3% par an en moyenne. Si les résultats de cette révolution verte ne sont pas tous positifs, une utilisation toujours plus importante de systèmes d’irrigation est cependant un élément positif certain. Ces systèmes sont nombreux et reposent sur plusieurs grands principes.
Les sources d’eau permanentes (rivières, fleuves, sources, glaciers…) peuvent être exploitées pour l’irrigation selon 3 grands principes.
Premièrement, le système par gravité, dont le flux est déterminé par la surface du sol. Actuellement les eaux qui descendent de l’Himalaya fournissent la moitié des systèmes d’irrigation par gravité de l’Inde et de la Chine.
Au sein de ce système, 4 variantes existent :
- l’irrigation de surface
- l’irrigation par calants
- l’irrigation par bassins d’infiltration
- l’irrigation par sillons
L’irrigation de surface consiste à libérer de l’eau contenue dans des canaux ou des fossés et la laisser se répandre sur la surface du terrain. La pente des canaux est très faible (0.1%) mais suffisante pour empêcher un colmatage du canal. Ces canaux sont pourvus ou non d’un revêtement interne. Ce système était et est encore utilisé dans les rizières même si des systèmes à motopompe ont joué un rôle très important dans la révolution verte.
l’irrigation par calants : l’eau est canalisée par des réhauts de terre qui courent le long d’une pente uniforme et modérée.
l’irrigation par bassins d’infiltration : les champs sont divisés en petites sections de surface horizontale, chaque cuvette est remplie d’eau qu’on laisse s’infiltrer, l’éventuel excédent étant éliminé par drainage. Un exemple typique est celui des cultures en terrasses en Asie.
l’irrigation par sillons : à partir d’un canal principal, des canaux secondaires sont tracés en lignes parallèles afin d’apporter une humidification régulière aux plantes et au sol.
Deuxièmement, le système par aspersion. Il s’agit de système d’arrosage en pluie. Ils sont très fréquents dans les champs en France ; ils arrosent les champs de maïs de la plaine de la Limagne tout l’été. Tous ces systèmes ont en commun une source d’eau sous pression, un système de canalisations qui amènent l’eau et des ajustages (tuyaux adaptés pour l’écoulement d’un fluide sous pression pour modifier le débit ou la forme du jet).
Et enfin, les systèmes localisés, les goutte à goutte. Ce sont des systèmes qui humidifient partiellement le sol, de manière très localisée à la base de la plante ou au niveau de ses racines. Les apports en eau sont lents et à faible dose.
Il est également possible de baser un système d’irrigation sur des sources d’eau intermittentes. Il s’agit de s’appuyer sur une zone de captage et sur des moyens de stockage.
Dernière source d’eau utilisable, les eaux usées. Les risques sanitaires liés à l’utilisation des eaux usées pour l’irrigation de cultures vivrières, maraichères ne sont pas nuls, loin de là. Mais l’absence de structures d’épuration d’eau dans certains pays de voie de développement, la pénurie d’eau potable à usage agricole fait que cette solution est malgré tout utilisée assez fréquemment. En Ile de France, au 19°S, les eaux usées étaient utilisées pour arroser les cultures maraichères, et dans les années 2000, les préfets de département ont dus interdire ces culture du fait de la pollution par les métaux des terres et donc de la contamination des légumes. L’utilisation d’eaux usées non traitées entraine une pollution du sol et des plantations, pollution par les métaux, changement de la composition des sols de surface et par conséquent des caractéristiques d’absorbtion de l’eau. Les risques pour l’homme ne sont pas négligeables. L’utilisation d’eaux usées retraitées est fréquente en Occident. En France les usages possibles sont en milieu urbain l’arrosage des parcs publics, espaces verts, alimentation des fontaines, … Au niveau industriel, ces eaux servent pour le refroidissement et dans le monde agricole à irriguer certaines cultures.
En Auvergne depuis des arrêtés de 1999 et 2002, les eaux usées de Clermont Ferrand, après traitement, sont réutilisées pour irriguer une partie des champs de la Limagne (environ 700 hectares). Les golfs utilisent également cette source d’eau pour irriguer leurs espaces herbeux.
Sources :
- La révolution verte, FAO
- les leçons de la révolution verte 1996 – FAO
- Foresterie en zones arides – guide à l’intention des techniciens de terrain 1991 – FAO
- La petite irrigation dans les zones arides – les principes d’un développement approprié de l’irrigation 1997 – FAO
- qualité de l’eau et assainissement en france – 2002-2003 – Sénat
- irrigation au service de la gestion de l’eau, Waternunc